Saint Nicolas de la Grave

une ville tournée vers le fleuve

Les quelques historiens qui se sont intéressés à Saint-Nicolas-de-la-Grave l'ont classée comme bastide, mais celle-ci n'est qu'une des composantes de l'agglomération nicolaïte qui a été précédée par un port et complétée par une bastide.

le port

La route de crête venant des Pyrénées par Lavit aboutissait à cette terrasse et un des principaux passage pour traverser la Garonne y fut établi très tôt, donnant naissance à un port.



La Garonne capricieuse s'est éloignée de la butte ; le quai avec ses entrepôts ont dû la suivre sur sa nouvelle rive. Le quartier Sainte-Catherine est resté celui des marins et des pêcheurs mais aussi l'étape de tous ces nomades du fleuve, avec ses auberges à la fois cabarets et bouges. Il avait mauvaise réputation auprès de la " bonne société " et, encore au début du XXe siècle, on défendait aux enfants de le fréquenter.

 

le château et la sauveté

Du temps que s'élevait la première tour, les moines jetaient les bases d'une ville en créant une sauveté qui prit le nom de Saint-Nicolas-de-la-Grave.
A la fin du XVe siècle, la sauveté est qualifiée de " vieille ville ", car depuis plus d'un siècle une ville nouvelle du type bastide s'élève sur la partie supérieure de la plaine. Elle est ainsi tombée au rang de faubourg.

Le château est mentionné dans la charte établie en 1135 entre les abbés de Moissac et les vicomtes de Lomagne. A cette époque, la Garonne coulait à ses pieds et son rôle de défense était évident. La partie Nord repose sur une construction antérieure à 1135. L'aile Est et la tour dite " des Anglais " sont attribuées à Richard Coeur de Lion qui, au retour de croisade, aurait habité le château à la fin du XIIe siècle.

 

A l'extrémité nord du promontoire, une tour carrée, composée de salles superposées, bâtie en grandes briques sur un large soubassement en pierre remplaça le poste de guet primitif.

la bastide

La fondation de la nouvelle ville doit se situer aux alentours de 1335 puisqu'une charte fut octroyée aux habitants à cette date. Elle occupe la partie nord de la terrasse en prolongement du port. Le tracé assez régulier de ses rues et sa place du marché entourée de couverts l'apparentent au type des bastides.
Le plan cadastral de 1779 représente la ville avec une enceinte rectangulaire qui va de l'arrivée de Malause au sud du quartier Sainte-Catherine et de celle de Moissac au fond des allées Lasserre, alors occupées par le cimetière qui séparait le port de la bastide. Vers 1820, il subsistait encore l'arche d'un ravelin reliant l'angle nord de la rue Sainte-Catherine à la façade sud de l'église.