Dans les campagnes, les tisserands tissaient surtout le lin et
le chanvre et la toile ainsi fabriquée suivant la qualité
du fil servait à faire les draps, les nappes, les serviettes,
le linge de corps.

Les sergeurs étaient généralement des artisans
indépendants alors que les drapiers étaient des
manufacturiers, fabricants et commerçants. Ils utilisaient
de la sous-traitance et de la main-d'oeuvre salariée.
Excepté le drap de maison ("lo drap d'ostau"),
tous les tissus sortis des métiers à tisser subissaient
une préparation d'affinage. C'est alors qu'intervenaient
le batteur ("lo batanaire"), le pareur ("lo paraire"),
le cardeur ("Io cardaire") et enfin le tondeur ("Io
tonedor") et le teinturier ("lo tinturèr").
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Dans
chaque foyer il y avait au moins une personne qui filait. C'était
l'occupation des femmes durant les longues soirées d'hiver,
mais aussi lorsqu'elles assuraient la garde des troupeaux où
au marché en attendant d'avoir vendu la volaille. Sur la
route, comme on parcourait de grandes distances, lorsqu'elles ne
portaient pas sur la tête de charge nécessitant le
maintien de l'équilibre, les femmes filaient ou tricotaient.
Pendant des siècles le filage se fit à la main,
avec une quenouille ("la conolha"), bâton garni
de laine, de lin ou de chanvre apprêtés, reliée
à un fuseau libre ("Io husèth") qui permettait
de torde la matière première pour en faire du fil
à l'aide des doigts humectés. La quenouille avait
l'avantage de la légèreté qui permettait
de filer tout en vacant à d'autres occupations.

La mécanisation du filage débute au Xllle siècle
avec l'apparition du rouet à main ("lo rodet")
que l'on perfectionna par la suite avec une pédale. Son utilisation
permettait une plus grande régularité dans la torsion
du fil et une production plus abondante.
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