LES ARTISANS DU TEXTILE

L'artisanat du textile, très développé en Lomagne, était sans doute celui qui occupait le plus de main-d'oeuvre. On distinguait parmi les différentes professions : les peigneurs, les fileurs, les tisserands, les sergeurs,les batteurs, les cardeurs, les tondeurs, les parieurs, les drapiers, les chaussatiers, les bonnetiers et les tailleurs.

Dans les campagnes, les tisserands tissaient surtout le lin et le chanvre et la toile ainsi fabriquée suivant la qualité du fil servait à faire les draps, les nappes, les serviettes, le linge de corps.

Les sergeurs étaient généralement des artisans indépendants alors que les drapiers étaient des manufacturiers, fabricants et commerçants. Ils utilisaient de la sous-traitance et de la main-d'oeuvre salariée.

Excepté le drap de maison ("lo drap d'ostau"), tous les tissus sortis des métiers à tisser subissaient une préparation d'affinage. C'est alors qu'intervenaient le batteur ("lo batanaire"), le pareur ("lo paraire"), le cardeur ("Io cardaire") et enfin le tondeur ("Io tonedor") et le teinturier ("lo tinturèr").

Dans chaque foyer il y avait au moins une personne qui filait. C'était l'occupation des femmes durant les longues soirées d'hiver, mais aussi lorsqu'elles assuraient la garde des troupeaux où au marché en attendant d'avoir vendu la volaille. Sur la route, comme on parcourait de grandes distances, lorsqu'elles ne portaient pas sur la tête de charge nécessitant le maintien de l'équilibre, les femmes filaient ou tricotaient.

Pendant des siècles le filage se fit à la main, avec une quenouille ("la conolha"), bâton garni de laine, de lin ou de chanvre apprêtés, reliée à un fuseau libre ("Io husèth") qui permettait de torde la matière première pour en faire du fil à l'aide des doigts humectés. La quenouille avait l'avantage de la légèreté qui permettait de filer tout en vacant à d'autres occupations.


La mécanisation du filage débute au Xllle siècle avec l'apparition du rouet à main ("lo rodet") que l'on perfectionna par la suite avec une pédale. Son utilisation permettait une plus grande régularité dans la torsion du fil et une production plus abondante.

la soie

L'élevage du ver à soie ("béba") fut introduit dans la généralité d'Auch vers 1750 et tous nos grands domaines eurent alors leur magnanerie entretenue par de belles plantations de mûriers. A Saint-Nicolas on trouvait un sasger ("sedaçaire"), fabricant de sas, tamis en soie ("sedaç") pour le blutage des farines.
Au milieu du XIXe siècle, deux hectares sont plantés en mûriers dans le canton de Lavit où l'on déclare produire de la soie. Cinq "éducateurs" sont signalés à Saint-Clar dans l'enquête administrative de 1854. II y avait une magnanerie au presbytère de Belbèze où l'on apportait des feuilles de mûrier des communes environnantes, et une à Escazeaux.