AGRICULTURE

l'attelage

Les animaux de trait utilisés chez nous étaient les vaches et les boeufs. Il devait arriver que l'on mette parfois un de chaque puisqu'un proverbe nous dit :
"Un biu e una vaca
Jamèi no flaca."
(Un boeuf et une vache / jamais ne flanchent)

la joata = le joug
las julhas = courroies en cuir permettant de fixer le joug sur la tête des animaux, ce qui s'appelle "junir".
un coshin = petit coussin que l'on plaçait sur le front de l'animal et sur lequel passait la "julha".
una cortina = espèce de rideau ajouré descendant du front au museau que l'on mettait aux animaux, l'été, pour les protéger des insectes.
un morralh = de "morre" (museau)- espèce de muselière pour éviter que l'animal ne cherche à brouter lorsqu'il était attelé.
un saile = couverture en toile de chanvre que l'on plaçait sur le dos de l'animal lorsqu'il pleuvait ou qu'il faisait froid.

les outils à bras
de travail du sol

2 - Palahèr, palabès = bêche
3 - Hossa, foussou = houe. Hotjar = travailler à la houe - un hotjaire = celui qui travaille à la houe.
4 - Becat = houe à branches
5 - Sauclet = sarcloir
8 - Palagrilh = bêche à pointes

Dans la petite culture on pratiquait le labour à la bèche ou à la houe.


"Dans la Lomagne et notamment dans les communes qui avoisinent le département du Gers, le pelleversage est un mode de travail fort usité, même dans les exploitations importantes. On donne une certaine quantité de terrain, parfois toute une sole, à des journaliers habitués : des estivandiers, des brassiers ordinairement. On emploie à ce travail une partie de l'hiver et de la saison morte et l'on prépare ainsi les cultures de mais, de haricots et autres semences de printemps. Commencée de jour, la besogne se continue plus d'une fois pendant une partie de la nuit et comme l'instrument est facile à manier, il n'est pas rare d'y voir occupée toute la famille. Par une belle soirée d'automne ou d'hiver, hommes, femmes, enfants économisent là leur huile et leur bois aux clartés de la lune, jusqu'à l'heure où la veillée finit. Rien ne remplace la perfection du travail à la bèche si ce n'est celui du pelleversoir qui, pénétrant à une profondeur de 25 à 30 cm retourne la terre et la remue avec une parfaite régularité."
Louis Taupiac, Statistique agricole de l'arrondissement de Castelsarrasin, 1868

Araires et charrues
Il y eut d'abord l'araire symétrique, à double oreille, dépourvu de coutre, composé de pièces en bois - à l'exception du soc métallique :
1) le timon ("l'asta") qui reliait l'âge au joug. Il pouvait ëtre en bois de saule, plus léger et ne pesant pas sur le cou des animaux ;
2) l'age ("lo pleg"), ordinairement un morceau de gros baliveau que la nature avait contourné sur le pied de manière à prendre une forme en partie cintrée. C'est sur cette pièce que s'adaptaient les autres composants de l'araire ;
3) le mancheron qui permettait de le guider ("la manega")
4) le versoir ("la pòste" de "pòst" ou "pòste", planche) était un morceau de bois d'orme de figure à peu près trapézoidale taillé dans sa largeur en manière de doucine avec plus ou moins de hauteur selon que l'on voulait plus ou moins renverser la terre soulevée par le soc et le coutre. En Lomagne comme dans le reste de la Gascogne orientale (Fezensaguet, Savès, Gimoès, Haut-Armagnac) le versoir était placé à gauche.
5) le sep ("lo roquet", terme particulier à la Lomagne selon Palay).

Après la Guerre de 14-18 seulement, le brabant, charrue à double soc réversible, le concurrence pour les grands labours mais on lui garde encore la préférence pour certains travaux comme chausser et déchausser la vigne, le maïs, etc...

Les pièces qui entraient directement en contact avec la terre et devaient avoir plus de résistance étaient en métal, généralement en fer, ce qui permettait de les aiguiser car elles s'émoussaient assez rapidement selon la résistance du sol.
1) le soc ("la hèrra", anciennement on disait "la relha")-. C'est lui qui pénétrait le premier ce qui explique qu'on l'aiguisait souvent ;
2) le coutre ("lo bec-hèrri" lit. le bec ferré).


Avant l'emblavure, on faisait généralement trois ou quatre labours.
Le premier consistait à ouvrir les terres de la récolte précédente ou d'une jachère ("romper" ou "arromper") à la fin de l'hiver, au plus tard en mars.
La seconde façon, qui s'opérait dans la même direction que la précédente, en mai ou juin, était comme celle-ci plus profonde que les suivantes.
La troisième, toujours dans le même sens, qui se faisait en juillet, s'appelait "tierçar" que l'on traduisait en français "tiercer".
La quatrième qui s'opérait en août et septembre dans une direction transversale s'appelait "trauessar" - traverser. C'était communément au cours de ces labours que l'on répandait le fumier "escampilhar los hemsis".
Un cinquième labour était destiné à couvrir Ia semence, aussi disait-on "crubir" ou "curbir" (couvrir en gascon) et "curbidas" pour la saison des semailles.