Beaumont
le fleuron des bastides
En descendant des crêtes
voisines par les chemins qui dévalent les coteaux, se dirigeant
vers la vieille bastide, Beaumont offre " l'image surprenante
d'une marée de toits roses venant battre les flancs d'une
immense église pourpre ", comme " l'Albi de ces
cantons ".
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Sur la rive droite de la Gimone, des vestiges d'une villa gallo-romaine
auraient été découverts à la Camberle
tandis que sur la rive gauche, un toponyme en " ac ",
Gilhac, laisserait supposer l'existence d'une autre villa. Les
premières communautés chrétiennes s'établirent
sur des replats, ne descendant pas au-dessous de 125 m d'altitude,
dans le voisinage de sanctuaires dont le souvenir subsiste en
tant que noms de lieu : Notre-Dame, Saint-Paul, Saint-Michel,
peut-être Sainte-Radegonde
Un promontoire taillé par la Gimone et les vallons de la
Jacobie et de la Tuilerie se remarque en venant de Larrazet malgré
l'extension de la ville qui le dissimule quelque peu. Il y avait
le château de La Motte (" lo Castèt de terra
"), une église dédiée à Saint-Michel,
dont on ne connaît pas l'emplacement exact, et un groupe
d'habitations. La beauté du site lui a sans doute valu
le nom conservé par la bastide.
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l'abbaye de Grandselve
et la bastide de Beaumont
A Beaumont, comme à Solomiac et à
Larrazet, trois fondations cisterciennes, les moines construisirent
d'abord sur le plateau, puis descendirent dans la vallée.
Ayant prévu ici un enclos de vingt-deux hectares environ,
il leur fallait occuper le versant d'une colline pour éviter
les zones inondables.
La fondation, en 1114, de l'abbaye cistercienne de Grandselve,
aux confins des pays de Lomagne et de Rivière-Verdun, marque
une date importante dans le développement agricole, urbain
et culturel de la Gascogne orientale. En Lomagne, la marche toulousaine
n'échappa pas à son influence et elle y laissa sa
marque en créant une des plus belles bastides d'Aquitaine
: Beaumont. Au cours du XIIe siècle, les possessions de
l'abbaye se structurent : les clairières s'élargissent,
deux moulins -dits neufs- sont construits, deux ponts sont jetés
sur la rivière, une pêcherie est aménagée.
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Accroché au versant ouest du promontoire, cet emplacement
de 23 ha prend une forme légèrement ovale dans sa
partie sud que lui donne le ruisseau de la Tuilerie. Avec un quadrillage
ordonné autour d'une place centrale, c'est le type achevé
des plans de bastides.
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A la fin du XIIIe siècle, le site est prêt à
recevoir la ville dont l'abbaye veut doter la vallée. Après
l'abandon d'un projet de bastide sur le terroir de Gilhac, l'abbé
Bertrand de Grandselve et le roi conclurent un accord de fondation
pour une ville voisine que l'on dénomma Beaumont.

C'est la ville murée la plus étendue de Lomagne
car les fondateurs avaient vu grand, si grand qu'au XVIIe siècle
les maisons et les cours ne représentaient pas encore la
moitié des surfaces occupées. Il faut attendre la
seconde moitié du XIXe siècle pour que les îlots
non bâtis se couvrent de constructions. Ce vaste espace
intra-muros explique l'absence de faubourgs jusqu'à une
époque assez avancée.
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Tant par sa surface bâtie, même au XVIIe
siècle (11 ha), que par sa population, mais aussi ses immeubles,
ses notables, son activité économique, Beaumont
fut toujours la grande ville de la Lomagne. Elle en avait si bien
conscience qu'elle prétendit au rang de sous-préfecture,
prétextant avec juste raison que celles de Moissac et de
Castelsarrasin étaient trop voisines.
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l'église
L'église Notre-Dame de l'Assomption reste avec la halle
le seul témoin des débuts de la bastide. Avec ses
90 mètres de long, une trentaine de large et vingt de haut,
cette église est une des plus vastes de la région
et la plus importante de Lomagne. Elle était à la
mesure de l'ambition des fondateurs de la bastide qui prévoyaient
mille familles. Très haute, elle présente une allure
sévère et grandiose de forteresse. Sa construction
commencée en 1280, sur les substructions d'un sanctuaire
plus ancien, se poursuivit jusqu'au XVe siècle.
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les rues de la cité
Jusqu'au XVIIe et au XVIIIe siècles, toutes les maison
étaient à colombages hourdés de torchis ;
celles des notables se différenciaient seulement par un
hourdis de briques, matériau plus solide, et parfois une
charpente apparente ouvragée.
Des couverts sur piliers de bois bordaient aussi les rues principales,
comme on le voit encore dans certains bourgs voisins.
 
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