la flore

les bois

 
Les bois (bosc, pluriel : bosquis) abondaient autrefois en Lomagne ; dans la Rivière de Saint-Nicolas et de Verdun, on disait des Lomagnols avec quelque mépris : Son de péi bosquis (Ils sont de dans les bois).

Le chêne est, par excellence, l'arbre de la forêt lomagnole. La récolte des glands était réglementée par le seigneur, qui ne l'accordait au paysans que durant deux semaines en octobre.
La forêt fournissait le bois de chauffage, mais le seigneur protégeait aussi sa futaie contre le vandalisme. Le menu bois que les habitants pouvaient ramasser ne devait pas nécessiter une bête de somme pour le transport.
Les artisans, menuisiers, charpentiers, fustiers, y prenaient la matière première pour fabriquer coffres, barriques, tables, charpentes, pieux, etc. La charte d'Escazaux (1271) les autorisait à couper du bois et de grosses pièces sans payer aucun droit : c'était l'époque où se construisirent nos bourgs et villages.

Ces bois étaient creusés de ravines profondes, des " arieles ", ou croupissait des eaux fétides. Pour étancher la oif du passant et des animaux on trouvait quelques fontaines comme La Hont de Lop (La Fontaine du Loup) à Lavit. L'homme ramassait dans les bois les glands, les châtaignes, les baies et les champignons, des plantes médicinales et des matières premières pour l'artisanat " èrba palhuda " (molinia bleue) pour les paillassons.
La faune constituait une réserve de viande importante si l'on en juge par la quantité et la diversité du gibier vendu sur les marchés.
La forêt servait de refuge aux fugitifs, de repaire aux brigands et, au XXe siècle, de base et de retranchement aux maquisards. Elle était enfin le domaine des esprits, bienfaisants et malfaisants, dont le Bois des Fées garde le souvenir.

L'orme, isolé ou en groupe ombrage et abrite la ferme lomagnole. Il clôture les champs et les prairies de larges haies appelées " rendau ", mais on ne le rencontre jamais en forêt. Sa frondaison sert d'abri pour l'outillage, ses branches de perchoir pour les dindons et ses feuilles nourrissent le bétail. Jusque vers 1860, le paysan lomagnol a construit son araire et taillé ses sabots dans son bois.
L'orme est aussi l'arbre des bourgs, ombrageant les " plassas " et bordant les avenues avant que le platane le remplace.