Enseignement

Les régents de l'Ancien Régime

   

Sous l'Ancien Régime, la communauté fournissait généralement le local pour l'école et le logement du maître ;
le plus souvent, elle louait une maison.
Les régents étaient des hommes devant en principe posséder une instruction générale suffisante et certains dons pédagogiques pour communiquer les connaissances aux enfants.

De la Révolution à Jules Ferry

En octobre 1831, le préfet de Tarn-et-Garonne indiquait ses intentions en matière d'enseignement public : "Pourvoir d'écoles les communes qui n'en ont pas encore ; améliorer celles qui existent, si elles ne sont ni saines, ni spacieuses ; introduire dans toutes l'enseignement mutuel ; améliorer le sort des instituteurs ; les honorer; faire sentir en toute occasion aux familles que le premier héritage à laisser à ses enfants est une bonne instruction élémentaire et que celles qui croient n'en avoir pas les moyens le pourraient aisément, si elles voulaient y consacrer par chaque mois, le prix de quelques journées de travail..."

Le Règlement des écoles primaires de l'arrondissement de Castelsarrasin de 1834 nous renseigne sur le contenu et l'organisation de l'enseignement. Il se divise en deux parties : les études et la discipline. Dans cet enseignement, où l'instruction morale et religieuse tenait le premier rang, toutes les classes commençaient et se terminaient par la prière. Les dimanches et les jours de fête, les élèves devaient être conduits aux offices divins. Les livres de lecture courante, les modèles d'écriture, les discours et les exhortations de l'instituteur devaient tendre constamment à faire pénétrer "dans l'âme des élèves, les sentiments et les principes qui sont la sauvegarde des bonnes moeurs et qui sont propres à inspirer l'amour de Dieu, de la patrie et de nos institutions." Ensuite venaient la lecture, l'écriture, le calcul et les éléments de la langue française.

 

Depuis la Monarchie de Juillet le gouvernement s'était préoccupé de l' enseignement et des instituteurs, mais aussi des locaux scolaires que l'on voulait plus fonctionnels et surtout salubres. Si des communes avaient reculé devant la dépense pour construire des écoles neuves, d'autres avaient parfois emprunté pour couvrir ces travaux associant souvent la mairie et l'école comme ce fût le cas à Lavit. Sous la Ille République, cet exemple se multiplia jusque dans les villages où l'on rencontre encore ces bâtiments typiques dont les façades portent les inscriptions: "Mairie" et "Ecole" ou "Ecole de Filles" d'un côté et "Ecole de Garçons" de l'autre. Les adversaires de l'école laïque parlèrent de " la maladie de la pierre scolaire qui a sévi même au village depuis quarante ans, et obéré tant de budgets communaux".

Sous la Seconde République, au grand scandale des bourgeois même républicains, le ministre Carnot avait confié aux instituteurs le rôle d'éducateurs politiques. Sous la Troisième, ils en restèrent peut-être encore quelque peu marqués, mais il fallait bien former des citoyens aptes à défendre la République dont les ennemis n'avaient pas désarmé. Souvent secrétaires de mairie en milieu rural, ils furent aussi des éducateurs agricoles, se heurtant à l'hostilité de nombreux agriculteurs face aux méthodes modernes de culture et d'élevage qu'ils transmettaient. II n'en reste pas moins que l'instituteur finit par s'imposer, devenant le personnage le plus respecté de la commune, tant pour sa moralité, sa tenue, son savoir, que les services rendu sur le plan administratif. Ce respect commençait d'ailleurs à l'école.
L'enseignement devint plus complet et mieux structuré et surtout débarrassé de tout aspect religieux, celui-ci prenant désormais un caractère privé. La langue française étant la seule utilisée, les enseignants firent une chasse impitoyable "aux patois" - ainsi désignait-on l'ancienne langue d'oc.