L'intérieur de la maison

Excepté les demeures riches ou du moins aisées, l'habitation s'est longtemps composée d'une pièce principale et, à partir du XVllle siècle, d'une pièce secondaire souvent obscure et parfois très petite. II faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que des habitations rurales plus spacieuses soient construites avec un couloir desservant la cuisine et les chambres mais aussi le chai et l'étable.

 

La cuisine

D'abord simple abri du foyer, ce qui lui a valu de prendre le nom de ce dernier : "cahauder", la cuisine devient une grande pièce, l'unique même, où l'on prépare la nourriture, où l'on prend les repas, où couche toute la famille. La cheminée en est resté forcément l'élément essentiel.
Près de la fenêtre, l'évier, "Io cruguèr", qui tire son nom de la "cruga", récipient d'argile, ventru, contenant la réserve d'eau du ménage. Aux deux angles du fond, les lits avec des rideaux préservant l'intimité de ceux qui y dorment. Les divers coffres de rangement s'alignent le long des murs inoccupés et la table occupe le milieu de la pièce entourée des bancs. Lorsque l'armoire est apparue elle a trouvé place dans la chambre avec le lit, mais dans les milieux modestes on les rencontrent encore longtemps dans la cuisine.

 

Chauffoir, chaufferie, la cuisine était la seule pièce chauffée même lorsque une ou des chambres complèteront l'habitation. Aussi, le foyer en était-il l'âme. Le feu y était constamment entretenu, qu'il flambe sous le chaudron ou qu'il couve sous la cendre.

La lampe à huile ("Io carelh") se composait de deux cuvettes superposées adaptées à un même montant muni d'un crochet. Celle de dessous était fixe, ronde et évasée et servait d'égouttoir. Celle de dessus avait la forme d'un pentagone muni de quatre becs garnis de mèches de coton trempant dans de l'huile de lin. Comme cette lampe en consommait beaucoup, sitôt souper on l'éteignait pour allumer la chandelle.