LES ARTISANS DE L'ARGILE
La poterie
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En occitan, le potier s'appela
d'abord "l'olèr " parce qu'il fabriquait des
oules ("una ola"), le premier et le principal récipient
dont dérivèrent plus ou moins tous les autres.
Le potier va s'appeler " lo toumaire " (le tourneur)
en raison du tour actionné avec les pieds devenu son
principal outil qui lui permet de donner les diverses formes
aux ustensiles fabriqués.
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IMPLANTATION ET DEVELOPPEMENT
Sur la rive gauche de la Garonne, la poterie s'implanta de très
bonne heure et se développa rapidement dans les régions
d'Auvillar, de Lavit et de Beaumont, à l'est de la crête
tolosanne. Cette industrie est devenue particulièrement
florissante au XVIIe siècle avec les faïenceries.
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La poterie lomagnole,
plus rustique que la quercinoise selon certains critiques, agrémentait
la terre brute d'un vernis brun clair l'intérieur des casseroles
sauteuses et, jusqu'à mi-hauteur, d'un jaune d'or les pots
à graisse. Au XIXe siècle, Auvillar fabriquait un
modèle de poterie vernissée de tonalité jaspée
de rouge-brun-jaune très chaude mais aussi, comme à
Beaumont, des pots à tisane et des cafetières marbrés,
les plus anciens à veinules polychromes sur fond jaune d'ocre,
les plus récents plaqués de brun ou vert vif sur jaune
pâle. |
AUVILLAR
Vers 1700, les potiers d'Auvillar étaient plus de 300,
parmi lesquels des ouvriers nomades venus de l'étranger
: tourneurs flamands, saxons ou wurtembergeois, céramistes
italiens, potiers maures. Dans la seconde moitié du XVllle
siècle, quatre faïenceries étaient en activité
; on en dénombrait une douzaine en 1834 : ce fut l'apogée
de la fabrique auvillaraise.
MONTGAILLARD
Le second centre important de poterie, en Lomagne, était
Montgaillard dont les fabriques occupaient encore, vers 1850,
environ quarante personnes une partie de l'année.
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BEAUMONT
Vers Beaumont et surtout le long de la crête tolosanne, la
poterie était active comme en témoigne le hameau des
Oulès à Gariès. II est vrai que nous ne sommes
pas loin de Cox, centre particulièrement actif qui s'est
maintenu plus longtemps que ceux de Lomagne. En 1817, l'industriel
François Roujean fonda la première fabrique de faïence
à Beaumont, sur le boulevard Nord, qu'il géra pendant
quinze ans. |
les tuileries
Les tuileries étaient établies sur les lieux où
se trouvaient la matière première, l'argile, et
le combustible (broussailles, essart) nécessaire au chauffage
des fours.
Certaines tuileries étaient isolées comme celle
de Saint-Clar au bois de Labarthe ou de Gensac, dans le Brana,
pour ne citer que celles-là. Les ouvriers ou les manoeuvres
devaient se déplacer chaque jour pour se rendre sur le
lieu de travail en emportant leur besace. D'autres donnèrent
naissance à des hameaux. Montgaillard a été,
en Lomagne, avec Auvillar, le principal centre de l'industrie
de l'argile jusqu'au milieu du XIXe siècle.

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La matière première est généralement
la boulbène, formée d'un mélange d'argile
et de sable fin, celui-ci empêchant le retrait de l'objet
façonné et évitant les fendillements. Cette
terre était déposée sur un sol aplani pour
y être triturée aussi finement que possible par
le passage d'un rouleau de pierre. Imbibée d'eau, elle
devenait une épaisse bouillie dont on remplissait les
moules : une fois la forme prise, on les disposait dans le four
et l'on vérifiait la cuisson à la coloration de
la matière argileuse. Ces briques et ces tuiles, de forme
quelque peu irrégulière mais de cuisson parfaite,
étaient d'une extrême solidité.
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