LES ARTISANS DU BÂTIMENT

Pour ce qui concerne I'habitat populaire, le charpentier a été le maître d'oeuvre jusque vers le milieu du XIXe siècle, époque où a été complètement abandonnée la technique du colombage pour construire en dur.
Le maçon édifiait les constructions en briques ou en pierre qui furent pendant des siècles les plus imposantes : tours, châteaux, salles, résidences, fortifications, ponts, moulins, églises.
Le forgeron intervenait pour tous les " ferrements " et le fustier pour la charpente.

Le menuisier s'est chargé des diverses boiseries mais il a fallu attendre le XVllle et même le début du XIXe siècle pour que dans nos bourgades apparaisse le peintre qui travailla surtout pour la petite noblesse et la bourgeoisie rurale et urbaine.

La qualité des matériaux a parfois trahi les bâtisseurs. Ainsi à Lavit, l'église reconstruite au début du XVIe siècle, que surmontait un clocher toulousain, avait les mêmes dimensions que celle de Beaumont. On utilisa le sable des carrières du pays mais comme il contenait beaucoup de terre, le salpètre s'y introduisit rapidement ; de plus les assises de briques furent trop espacées. Deux siècles plus tard l'édifice était dans un tel état de délabrement qu'on l'amputa de la moitié de sa longueur, on l'abaissa de plus de trois mètres, si bien que le clocher disparut et fut remplacé par une tour sans style. Le beau vaisseau gothique avait disparu.

 

Les derniers grands édifices construits en Lomagne sont des églises, de 1830 à 1880 environ, mais on faisait le plus souvent appel à des architectes pour concevoir les plans. Peut-être faut-il y ranger les château de Fieux et de Saint-Roch, au Pin - fastueuse demeure rappelant ceux de la Loire et pour lequel on fit appel à une main d'oeuvre qualifiée le plus souvent extérieure.

le charpentier

(" Io carpentèr ")
Les châteaux féodaux comme les fortifications de nos bourgades furent d'abord en bois, soit des troncs à peine équarris montés les uns sur les autres pour les premiers, soit fichés en terre tels de gros pieux pour les secondes. Ces travaux demandaient surtout une importante main d'oeuvre mais il fallait des charpentiers pour la diriger.
A partir du Xllle siècle, s'ajouta la construction des agglomérations elles-mêmes qui se développèrent rapidement. La technique du colombage adoptée par les constructeurs de cette époque transforma les chantiers en une série d'échafaudages de poutres et de poutrelles enchevêtrées, du sol au faite, s'alignant le long des rues.